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Лінгвопоетичні особливості французької готичної прози (на матеріалі творів XVIII-XIXстоліть)

Автор: 
Рудковська Анна Юріївна
Тип роботи: 
Дис. канд. наук
Рік: 
2006
Артикул:
0406U003001
129 грн
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Вміст

Розділ 2
А.2.1.
С’йtait bien une Vйnus, et d’une merveilleuse beautй. Elle avait le haut du
corps nu, comme les anciens reprйsentaient d’ordinaire les grandes divinitйs;
la main droit en levйes а la hauteur du sein, йtait tournйe, la paume en
dedans, le pouce et les deux premiers doigts йtendus, les deux autres
lйgиrement ployйs. L’autre main, rapprochйe de la hanche, soutenait la draperie
qui couvrait la partie infйrieure du corps [...] La chevelure, relevйe sur le
front, paraissait avoir йtй dorйe autrefois. La tкte, petite comme celle de
presque toutes les statues grecques, йtait lйgиrement inclinйe en avant [222,
p. 25-26].
А.2.2.
Ailleurs, nous rencontrions des mares profondes couvertes de nйnuphars et de
lentilles d’eau. Plus loin, nous voyons des clairiиres dont l’herbe brullait
comme des йmeuraudes; mais malheur а qui s’y aventurerait, car cette riche et
trompeuse vйgйtation cache d’ordinaire des gouffres de boue oщ cheval et
cavalier disparaоtraient а jamais... Les difficultйs de la route avaient
interrompu notre conversation. Je mettais tous mes soins а suivre le compte, et
j’admirais l’imperturbable sagacitй avec laquelle il se guidait sans boussole,
et retrouvait toujours la direction idйale qu’il allait suivre pour arriver au
kapas. Il йtait йvident qu’il avait longtemps chassй dans ces forкts sauvages
[221, p. 365].
А.2.3.
Octavien se trouva dans un cour entourйe de colonnes de marbre grec d’ordre
ionique peintes, jusqu’а la moitiй de leur hauteur, d’une jaune vif, et le
chapiteau relevй d’ornements rouges et bleus ; une guirlande d’aristoloche
suspendait ses larges feuilles vertes en forme de coeur aux saillies de
l’architecture comme une arabesque naturelle, et prиs d’un bassin encadrй de
plantes, un flamant rose se tenait debout sur une patte, fleur de plume parmi
les fleurs vйgйtales. Des panneaux de fresque reprйsentant des architectures
capricieuses ou des paysages de fantaisie dйcoraient les murailles... Sur le
plafond йtaient peints, avec une puretй de dessin, un йclat de coloris et une
libertй de touche qui sentaient le grand maоtre et non plus le simple
dйcorateur а l’adresse vulgaire, Mars, Vйnus et L’Amour [217, p. 200-202].
А.2.4.
Il y a huit mois environ, un de mes amis, Lоuis R..., avait rйuni, un soir,
quelques camarades de collиge; nous buvions du punch et nous fumions en causant
littйrature, peinture, et en rencontant, de temps а autre quelques joyeusetйs
[...] Tout а coup la porte s’ouvre toute grande et un de mes bons amis
d’enfance entre comme un ouragan. “Devinez d’oщ je viens, s’йcrie-t-il aussitфt
[...] Vous n’y кtes point, je viens de P… en Normandie, oщ j’ai йtй passer huit
jours et d’oщ je rapporte un grand criminel de mes amis que je vous demande la
permission de vous prйsenter.“ A ces mots, il tira de sa poche une main
d’йcorchй, cette main йtait affreuse, noire, sиche, trиs longue et comme
crispйe, les muscles, d’une force extraordinaire, йtaient retenus а l’interieur
et а l’extйrieur par une laniиre de peau parcheminйe, les ongles jaunes,
йtroits, йtaient restйs au bout des doigts ; tout cela sentait le scйlйrat
d’une lieue [220, p. 11].
А.2.5.
Et en buvant, comme il en buvait! car, dandy en tout, il йtait dans sa maniиre
de boire comme dans tout le reste ... il buvait comme un Polonais. Il s’йtait
fait faire un splendide verre en cristal de Bohиme, qui jaugeait, Dieu ma
damne! une bouteille de bordeaux tout entiиre, et il le buvait d’une haleine!
[...] Il portait une courte barbe, rйstйe noire, ainsi que ses cheveux par un
mystиre d’organisation ou de toilette... impйnйtrable, et cette barbe
envahissait trиs haut ses joues, d’un coloris animй et mвle. Sous un front de
la plus haute noblesse; - un front bombй, sans aucune ride, blanc comme le bras
d’une femme, - et que le bonnet а poil du grenadier, qui fait tomber
lescheveux, comme le casque, en le dйgarnissant un peu au sommet, avait rendu
plus vaste et plus fier, le vicompte de Brassard cachait prиsque, tant ils
йtaient enfoncйs sous l’arcade sourciliиre, deux yeux йtincelants, d’un bleu
trиs sombre, mais trиs brillants dans leur enfoncement, et y piquant comme deux
saphirs taillйs en pointe! [210, p. 33-35].
А.2.6.
Sergy йtait un de ces jeunes officiers que nous donnaient les йcoles [...] Il
n’йtait point d’exercices dans lequel il n’excellвt, point d’art dont il n’eыt
le goыt et le sentiment, quoique son organisation dйlicate et nerveuse le
rendоt plus sensible au charme de la musique [...] Boutraix faisait avec Sergy
le contraste le plus parfait. C’йtait un grand et gros garзon, plein comme lui
de loyautй, d’honneur, de bravoure, de dйvouement а ces camarades [...] A onze
heures du matin, nous cherchions encore un arriero, et il ne nous en restai
exactement qu’un seul en espйrence, quand nous le rencontrвmes а sa porte en
dispositions de partir [...] A midi nous йtions partis de Gironne. La matinйe
avait йtй aussi belle [224, р. 424-427].
А.2.7.
Mon oncle, le chevalier de ***, habitait une petite maison donnant d’un cotй
sur la triste rue des Tournelles et de l’autre sur le triste boulevard
Saint-Antoine. Entre le boulevard et le corps du logis, quelques vielles
charmilles, dйvorйes d’insectes et de mousse, йtiraient piteusement leurs bras
decharnйs au fond d’une espисe de cloaque encaissй par noires et hautes
murailles. Quelques pauvres fleurs йtoilйes penchaient languissammant la tкte
comme des jeunes filles poitrinaires, attendant qu’un rayon de soleil vоnt
secher leurs feuilles а moitiй pourries. Les herbes avaient fait irruption dans
les allйes, qu’on avait peine а reconnaоtre, t